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Rédactrice,designer web et graphique, animatrice radio, chroniqueuse culturelle, scénariste et metteure en scène en théâtre jeunesse. La culture sous toutes ses formes me passionne. Je partage mes découvertes culturelles dans le blog "De ma culture à la vôtre" et mes opinions sur divers sujets dans le blog "C'est pas des choses à dire".

vendredi 8 janvier 2010

La facilité qui s'imprègne dans la culture

Je lisais ce matin le blog de l'écrivain Claude Daigneault (je vous invite à en faire de même au http://lanoraye.42blog.com/) intitulé Un bien grand mot. et qui concerne la récente réforme de l'orthographe, sujet qui anime les passions depuis quelque temps. J'en reprend en exergue le début de son commentaire:

 "...Qu’est-ce qu’un mot après tout ?  Un outil. Et qui dit outil, dit travail. Donc difficulté, effort, fatigue, lassitude, etc. Toutes expressions reliées à l’effort d’apprendre et de respecter ce qu’on apprend.Ce que je n’aime pas de cette tentative de réforme, c’est qu’il s’y glisse des « corrections » qui relèvent de la déformation de la manière de s’exprimer et surtout de la paresse... "

Je crois que Claude Daigneault a exprimé là toute l'essence de mon opinion envers cette réforme. Le raisonnement qu'il  développe sur la prononciation inexacte de nos cousins d'outremer (l'ajout des "e" au bout de tous les mots, des "é" qui se transforment en "è" et que sais-je encore) est un phénomène qui m'irrite depuis longtemps. Ce qui m'irrite davantage, c'est qu'il justifie une partie de cette réforme.
De par mon métier, je ne peux ignorer cette réforme sans me le faire mettre sur le nez. Je dois donc l'appliquer en faisant de mon mieux, mais je rue tout de même dans les brancards devant l'encouragement de la paresse notoire à prononcer et à écrire correctement. Il m'arrive donc de commettre des impairs "d'entêtement".

Les modifications qui vont à l'encontre des racines des mots dont l'orthographe a été revue font en sorte que cette connaissance que ceux d'entre nous avions développé à comprendre le sens de mots inconnus en les décortiquant ne nous servira plus à grand chose. Je n'ai pas étudié les racines grecques ou latines, ces matières ayant été éliminées du programme scolaire à mon époque, mais le Larousse m'en a fait retenir plus d'une. (Dois-je prévoir une sépulture à mon fidèle Larousse et adopter un nouveau dictionnaire ?)

Au Cégep, il y a de cela quelques décennies, lors d'un cours de français obligatoire (pas de concentration ou même optionnel en linguistique) où on nous enseignait la phonétique à grand renfort de Petit Robert, j'avais eu une sérieuse prise de bec avec l'enseignant: je ne comprenais pas qu'on nous enseigne à écrire au son au niveau collégial alors qu'une proportion alarmante des étudiants le faisaient par paresse ou méconnaissance de la langue: ceux-là appliquaient déjà la phonétique et partiellement la nouvelle orthographe. Aurais-t-on pu alors obtenir des cours de grammaire avancée? Bien sûr, ça aurait demandé un certain effort d'apprentissage... À quoi je rêve ?



À la relecture des événements, on notera, dans l'histoire de l'évolution de la langue française, cette réforme comme celle "du moindre effort". Avec un peu de chance, la prochaine validera le langage codé du clavardage, qui est, semble-t-il, d'usage très courant et pourrait mériter ses lettres (c'est parfois tout ce qu'il en reste) de noblesse. Ce ne sera plus l'usage de mots de plus de trois syllabes qui nous surprendra, mais plutôt celui des mots de plus de trois lettres...

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