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Rédactrice,designer web et graphique, animatrice radio, chroniqueuse culturelle, scénariste et metteure en scène en théâtre jeunesse. La culture sous toutes ses formes me passionne. Je partage mes découvertes culturelles dans le blog "De ma culture à la vôtre" et mes opinions sur divers sujets dans le blog "C'est pas des choses à dire".

mardi 24 août 2010

La culture: parent pauvre de l'information

Le 23 août 2010, Jasmin Roy faisait état de la piètre publicité dont bénéficient les artistes et les petites entreprises culturelles, au profit des grands événements subventionnées dont les fonds permettent l’achat de publicités et l'offre de spectacles gratuits ou à tarifs ridiculement bas pour remplir leurs salles. Évidemment, ces publicités achetées ouvrent la voie royale de l'espace éditorial privilégié qui lui, est gratuit. Manifestement pas si gratuit que ça… Comme nous le souligne M. Roy, serait-il assez malvenu pour les partis politiques de devoir payer des publicités afin que les citoyens soient informés des agissements du gouvernement ? Nous constatons l’ampleur de ces publicités dans les grands quotidiens, mais qu’en est-il des publications locales et régionales ?

Artistes et productions en région souffrent depuis de nombreuses années du retranchement de leurs communiqués de presse au profit des annonces qui font «vivre» les journaux locaux, si bien que ceux-ci sont devenus ni plus ni moins que des annuaires d’annonceurs. Nous sommes loin de l’objectif précis des médias qui est d’informer. Le phénomène en région prend des proportions alarmantes lorsque la nouvelle est, en plus, retranchée en fonction d’un territoire qui se retrouve divisé en petites bouchées.

Alors qu’on tente de valoriser les régions administratives selon les intérêts culturels qu’ils ont à offrir, permettant à celles-ci de se doter d’une identité propre, il en est autrement lorsque vient le temps de publiciser un événement offert dans la région B par un artiste issu de la région A. On parle ici de villes et de villages voisins appartenant à une MRC différente, par exemple.

Et c’est sans parler des petites productions offertes en petite salle mais dont la coordination est assurée par une grande salle, spectacle qui ne peut être annoncé dans la région voisine ou est érigée une autre grande salle mais qui est pourtant la région d’origine de l’artiste, là où se trouve souvent la majorité de son public fidèle. La lacune ici ne concerne cependant pas seulement les médias locaux, mais le pouvoir exercé par les grandes salles sur leur propre territoire.

Imaginez un artiste qui ne peut pas annoncer son spectacle dans le journal local de la région où il habite car le spectacle qu’il présente aura lieu dans la région voisine couverte par un autre journal local. Le public habitant dans la même localité que l’artiste et qui a l’habitude d’assister à ses spectacles devra être informé comment, me dites- vous ? Via le site web de l’artiste ? Par courriel ? Des dépliants ? Les artistes et les petits producteurs n’ont pas les moyens financiers ou temporels de telles publicités. Ils sont en train de créer, de répéter, d’organiser, voyez-vous ? C’est ça leur métier.

Considérant que le public est en droit d’obtenir les informations culturelles au même titre que toutes autres informations d’intérêt public et, considérant que la culture, qui fait déjà les frais des coupures budgétaires sur tous les plans, doit retrouver la place prioritaire qui lui revient en terme de promotion, les médias locaux, régionaux et majeurs doivent réviser leur manière de traiter l’information du domaine culturel.

Et que cesse cette gratuité de spectacles subventionnés à outrance au détriment des petites productions qui n’ont pas ces moyens. Après tout, ne voulez-vous pas être payé pour le travail que vous faites ? Les artistes travaillent sur scène, mais aussi en créant, en répétant, en recherchant, en organisant. Lorsqu’ils sont dans leurs ateliers, dans leurs studios, aucun salaire n’est déposé dans leur compte. Ont-ils vraiment les moyens de payer de la publicité pour faire connaître leurs œuvres ? Il importe que le public exige cette information, de plein droit, en dehors des publicités payantes ! Si vous êtes mal ou peu informé culturellement, combien de beautés croyez-vous manquer cette semaine ?

ROY, Jasmin. « Pour faire parler de vous : payez ! », Yahoo! Québec Actualités, [en ligne]. [http://qc.news.yahoo.com/s/yahoocanada/100823/entertainment/pour_faire_parler_de_vous___payez] (23 août 2010)

lundi 31 mai 2010

Les courbes de la mère

Cet hiver, le journal Le Soleil de Châteauguay publiait un article sur une page Facebook intitulée "Aimons les courbes de la mère" . Initiative d'une jeune maman pour qui, comme pour tant d'autres, a vu son corps se modifier pendant et après la merveilleuse aventure de la grossesse. Ce site a pour objectif de valoriser les nouvelles courbes du corps de la maman. Belle initiative !

Cependant, en mai 2010, elle se voyait interdire par Facebook toute intervention sur la page en question, bien qu'elle en soit la créatrice et l'administratrice. Pourquoi ? Il semble que Facebook ait réagi à la suite nombreuses plaintes. De quel ordre, me direz-vous ? Des commentaires tels que: "ce site encourage les mères à conserver un embonpoint acquis lors de  leur grossesse", entre autres. D'autres, dans des termes plutôt vulgaires, estimaient disgracieux de montrer ces transformations du corps de la femme suite à la grossesse.

Il semble que beaucoup soient prêts à valoriser la mère, une fois par année le deuxième dimanche de mai, pour peu qu'elle soit bien habillée et maquillée avant d'aller bruncher au resto.  Cependant, la grande majorité des femmes, mères ou pas, ne correspondent pas aux canons de la beauté qu'on nous exprime dans les médias. Ce qui me rassure, par contre, c'est de lire des commentaires positifs de la part d'hommes qui partagent leur vie avec des femmes comme vous et moi, qui les trouvent belles et qui n'ont aucune gêne à l'exprimer.

En tant que femme et que mère ayant aussi subi des transformations qui n'ont pas nécessairement été souhaitées en tant que telles, je me sens interpellée. Toutes les femmes n'ont pas la même capacité à perdre du poids et n'ont pas toutes la même élasticité de peau. Enfanter peut effectivement changer beaucoup le corps, et les femmes n'en sont pas nécessairement ravies après coup, mais elles doivent apprendre à vivre avec.

Cette jeune femme audacieuse et innovatrice, c'est Marie-Claude Guilbault, qui poursuit son œuvre sur son blog que je vous encourage à visiter: http://aimonslescourbesdelamere.com/.

La page Facebook est également encore en ligne: http://www.facebook.com/home.php?#!/pages/Aimons-les-courbes-de-la-mere/330276693922?ref=ts

lundi 19 avril 2010

Les notes tristes de Mogadiscio

La semaine dernière, les médias annonçaient qu'il n'y avait désormais plus de musique sur les ondes radio de Mogadiscio en Somalie.

Incrédulité, consternation, tristesse, désespoir, dans l'ordre.

La musique interdite. La musique hors du quotidien somalien. De quoi la musique peut-elle être coupable, sinon d'apporter du bonheur, de rendre les gens heureux, de leur permettre de s'exprimer ? La musique est LE langage que tous comprennent. Eh bien voilà: la musique est contraire à l'Islam. Un point c'est tout. Des mouvements extrémistes, à la base de ces interdictions, ont été obéis, par peur de représailles.

La musique est remplacée par des bruits d'avion qui décollent, un lion qui rugit, en guise de jingles entre les programmes.

Alors je suis allée sur Youtube et j'ai cherché la musique somalienne. Et je l'ai trouvée. Quelle richesse culturelle j'y ai découvert. Personne ne vous empêchera d'aller sur Youtube, enfin, je crois. Faites des recherches, trouvez, découvrez et écoutez cette musique.

Faites-la vivre, malgré tout.

vendredi 8 janvier 2010

La facilité qui s'imprègne dans la culture

Je lisais ce matin le blog de l'écrivain Claude Daigneault (je vous invite à en faire de même au http://lanoraye.42blog.com/) intitulé Un bien grand mot. et qui concerne la récente réforme de l'orthographe, sujet qui anime les passions depuis quelque temps. J'en reprend en exergue le début de son commentaire:

 "...Qu’est-ce qu’un mot après tout ?  Un outil. Et qui dit outil, dit travail. Donc difficulté, effort, fatigue, lassitude, etc. Toutes expressions reliées à l’effort d’apprendre et de respecter ce qu’on apprend.Ce que je n’aime pas de cette tentative de réforme, c’est qu’il s’y glisse des « corrections » qui relèvent de la déformation de la manière de s’exprimer et surtout de la paresse... "

Je crois que Claude Daigneault a exprimé là toute l'essence de mon opinion envers cette réforme. Le raisonnement qu'il  développe sur la prononciation inexacte de nos cousins d'outremer (l'ajout des "e" au bout de tous les mots, des "é" qui se transforment en "è" et que sais-je encore) est un phénomène qui m'irrite depuis longtemps. Ce qui m'irrite davantage, c'est qu'il justifie une partie de cette réforme.
De par mon métier, je ne peux ignorer cette réforme sans me le faire mettre sur le nez. Je dois donc l'appliquer en faisant de mon mieux, mais je rue tout de même dans les brancards devant l'encouragement de la paresse notoire à prononcer et à écrire correctement. Il m'arrive donc de commettre des impairs "d'entêtement".

Les modifications qui vont à l'encontre des racines des mots dont l'orthographe a été revue font en sorte que cette connaissance que ceux d'entre nous avions développé à comprendre le sens de mots inconnus en les décortiquant ne nous servira plus à grand chose. Je n'ai pas étudié les racines grecques ou latines, ces matières ayant été éliminées du programme scolaire à mon époque, mais le Larousse m'en a fait retenir plus d'une. (Dois-je prévoir une sépulture à mon fidèle Larousse et adopter un nouveau dictionnaire ?)

Au Cégep, il y a de cela quelques décennies, lors d'un cours de français obligatoire (pas de concentration ou même optionnel en linguistique) où on nous enseignait la phonétique à grand renfort de Petit Robert, j'avais eu une sérieuse prise de bec avec l'enseignant: je ne comprenais pas qu'on nous enseigne à écrire au son au niveau collégial alors qu'une proportion alarmante des étudiants le faisaient par paresse ou méconnaissance de la langue: ceux-là appliquaient déjà la phonétique et partiellement la nouvelle orthographe. Aurais-t-on pu alors obtenir des cours de grammaire avancée? Bien sûr, ça aurait demandé un certain effort d'apprentissage... À quoi je rêve ?



À la relecture des événements, on notera, dans l'histoire de l'évolution de la langue française, cette réforme comme celle "du moindre effort". Avec un peu de chance, la prochaine validera le langage codé du clavardage, qui est, semble-t-il, d'usage très courant et pourrait mériter ses lettres (c'est parfois tout ce qu'il en reste) de noblesse. Ce ne sera plus l'usage de mots de plus de trois syllabes qui nous surprendra, mais plutôt celui des mots de plus de trois lettres...